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« Joseph Guiho est-il un saint ? Peut-on lui attribuer des miracles
? Ce sont les questions que soulève le journaliste. Des témoignages
semblent accréditer ce point de vue. Son corps repose en crypte
à l’Oasis de la Charité Sainte-Famille, Maison-Mère
de la Communauté Jésus-est-Seigneur à Rouyn-Noranda
et de nombreux visiteurs viennent s’y recueillir à chaque mois.
»
Le frère André du nord
(P.
Rodrigue) En face du tombeau de celui que plusieurs Québécois considèrent
comme un saint, vous vous recueillez et demandez à l'esprit du défunt
qu'il intercède en votre faveur. Seulement, vous n'êtes pas à l'oratoire
Saint-Joseph, devant la dépouille du frère André, mais à Rouyn-Noranda,
devant celle de Joseph Guiho.
On a attribué au père fondateur de la communauté catholique Jésus-est-Seigneur
bon nombre de conversions, des guérisons miraculeuses et même des exorcismes.
Depuis son décès, le 28 janvier 1999, les gens continuent de lui rendre
visite pour se recueillir ou lui demander d'intercéder en leur faveur
devant son tombeau. On vient de partout
Les gens viennent de partout au Québec et même d'aussi loin que du Manitoba
et la France, où celui qui a été curé de la paroisse d'Évain de 1976 à
1997 s'est déjà rendu. De plus, si l'on en juge par la quantité impressionnante
de remerciements inscrits dans le livre d'or qui se trouve dans la crypte,
il semblerait que plusieurs requêtes se soient réalisées.
«Le cas le plus frappant est sans doute celui de cette femme de Timmins
pratiquement aveugle qui nous a confié avoir recouvré la vue après avoir
écouté une cassette des enseignements de Joseph», indique le responsable
de la communauté, Maurice Descôteaux.
La crypte,
qui abrite le corps de Joseph Guiho, se trouve à la maison-mère de la
communauté Jésus-est-Seigneur, sur la rue Perreault Est. Elle est ouverte
au public, de 8 h à 20 h. Le tombeau lui-même, un énorme bloc de granite
noir, emplit presque tout l'espace. Au premier coup d'oeil, il semble
d'ailleurs beaucoup trop grand pour abriter une seule personne.
«C'est à cause des normes sanitaires. Nous avons été obligés de couler
45 cm d'épaisseur de béton tout autour du cercueil pour que rien ne puisse
y entrer ou en sortir. Quant au corps, il a été embaumé selon les procédures
habituelles, mis à part le fait qu'il a fallu saupoudrer quelques kilos
de chaux vive dans le cercueil», explique M. Descôteaux.
Un traitement réservé aux papes!
(P. Rodrigue) C'est en raison du caractère exceptionnel du personnage
et de l'influence qu'il a eue sur sa communauté que Joseph Guiho a pu
être inhumé hors d'un cimetière, un traitement habituellement réservé
uniquement aux évêques, aux cardinaux et aux papes.
«Pour nous, Joseph est un saint. Natif de Timmins et ordonné prêtre en
1959, à l'âge de 29 ans, c'était un homme d'une érudition incroyable,
qui parlait couramment sept langues, qui lisait énormément et qui ne dormait
pratiquement jamais», raconte Maurice Descôteaux. Il était aussi très
chaleureux, prodiguant ses conseils aux nombreuses personnes, de tous
les milieux, qui réclamaient son soutien. Il a d'ailleurs tenu, de 1977
à 1984, une chronique à cet effet dans le journal La Frontière.
C'est cependant la force et la profondeur des retraites publiques qu'il
prêchait que ses disciples retiennent de lui. C'est d'ailleurs à la suite
de ces invitations que trois couples, dont celui de M. Descôteaux, lui
ont demandé, en 1982, de présider à la fondation du petit groupe qui allait
devenir la communauté Jésus-est-Seigneur.
Aujourd'hui, les quelque 200 fidèles qu'elle compte un peu partout au
Québec souhaiteraient déposer une requête devant l'Église pour obtenir
la béatification de Joseph Guiho.
«C'est un processus qui comprend la visite d'enquêteurs venus exprès du
Vatican et la rédaction d'un dossier très étoffé sur la vie du candidat.
Celui-ci doit d'ailleurs comprendre deux miracles authentiques, c'est-à-dire
des phénomènes que la science ne peut expliquer. Comme c'est très long
et surtout très coûteux, ça ne se fera pas de sitôt, peut-être même pas
de mon vivant», précise Maurice Descôteaux.
Merci au journal la Frontière, de Rouyn-Noranda, qui nous a permis
de reproduire cet article paru dans son édition du Dimanche, 30
janvier 2005.
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